Élaborer vos projets avec la méthode e-S P R I-t


Pour convaincre un décideur, il faut élaborer et suivre un PLAN. On ne va pas à sa rencontre (entretien d’embauche, négociation d’affaire) les mains vides, les bras ballants. Vous devez avoir avec vous un dossier, votre projet personnel ou  professionnel. Il doit comporter une suite ordonnée d’opérations, les moyens à mettre en œuvre, une méthode destinée à « atteindre un but ». Le plan, c’est la disposition, l’organisation des différentes parties d’une œuvre écrite, avant sa rédaction définitive, lettre, exposé, rapport d’étude, thèse, roman, etc.

Élaborez votre dossier en suivant les chapitres intitulés e-S P R I-t. Rédigez-le à l’aide de vos connaissances, de vos idées, du fruit de vos recherches. Vous aboutirez à un projet pertinent avec son plan d’action.

Première étape S

Il faut d’abord une plateforme de départ, l’énoncé de propositions qui soient acceptées par tous et qui constituent les prémisses du raisonnement.
Prémices signifie commencement, début. Les prémisses sont les propositions, les chiffres et les faits d’où découlent des conséquences et des conclusions.
Prenons l’exemple du syllogisme. Prémisse majeure : tous les hommes sont mortels. Prémisse mineure : or, je suis un homme. Conclusion : donc, je suis mortel. La plateforme de départ sera donc constituée par des faits et des chiffres, des informations concrètes qui viennent du passé.


Ces informations, faits, chiffres, sont connus du plus grand nombre, ayant été publiées (livres, journaux, revues, émissions de radio, de télévision), dans un passé proche ou lointain. Ces informations décrivent la situation actuelle. Mais, comme les situations évoluent rapidement, souvent plus vite que les mentalités, les solutions apportées à l’époque ne correspondent plus aux situations réelles, actuelles. Par conséquent, un ensemble de faits et de chiffres trouvés dans toutes sortes de publications seront choisis pour montrer que la situation concrète actuelle n’est plus satisfaisante.

Le premier chapitre S, aura donc pour contenu la description de la situation concrète actuelle, insatisfaisante, dont les origines se trouvent dans le passé.

Deuxième étape P

On peut maintenant faire apparaître les problèmes, puisque l’on connaît désormais les causes de la situation insatisfaisante. Les conséquences de ces causes, ce sont des difficultés, des obstacles qui s’opposent à CEUX QUI… VEULENT AGIR, ceux qui veulent exercer leurs libertés individuelles et les libertés collectives dans la société. Ils doivent savoir comment surmonter ces difficultés, afin de parvenir à des résultats tangibles.

Ces résultats sont destinés à réduire les écarts entre la situation insatisfaisante et une situation idéale souhaitée, donc des améliorations à apporter aux gens, aux entreprises, aux institutions. Il est indispensable d’élaborer tout plan d’action en pensant à ceux qui ont une réelle volonté de résoudre les problèmes. Car la tentation est grande de se réfugier dans l’immobilisme, d’ignorer les problèmes ou de les contourner en remettant leur examen à plus tard. Un travers très courant, en raison de l’impuissance ou de l’incapacité à guérir les vraies causes, consiste à se borner à traiter les symptômes, c’est-à-dire apporter des remèdes aux seules conséquences de la situation insatisfaisante.

Le deuxième chapitre P aura donc pour contenu l’exposé de la problématique, sous la forme de concepts abstraits. Ceux-ci sont
issus de l’analyse des causes concrètes venant du passé. On passe du concret à l’abstrait, en généralisant les faits et les chiffres qui caractérisent la situation insatisfaisante et que confirment des tendances lourdes des comportements individuels ou du fonctionnement de la société.

Troisième étape R

Maintenant, on se tourne dans la direction du futur, proche ou lointain. On va exprimer les amorces de solutions que l’on espère capables de résoudre les problèmes que l’on vient de faire apparaître. On proposera à ceux qui veulent agir et qui seront d’accord avec le contenu des chapitres S et P, des remèdes, des moyens de lever ou de contourner les obstacles, d’adoucir les conflits, de rapprocher les points de vue antagonistes, de combler l’écart entre une situation idéale et la situation non satisfaisante réelle. On reste encore, à ce stade, dans le domaine de l’abstrait, c’est-à-dire que l’on se borne à indiquer les grandes lignes de la méthode de résolution des problèmes.
Mais, pour garantir la plus grande crédibilité, la plus grande pertinence à cet exposé de la résolution des problèmes, on passera par une étape intermédiaire, la formulation d’hypothèses. Ces hypothèses ou le scénario probable, éclairent l’articulation entre le passé et le futur. Ces hypothèses ou ce scénario devront ensuite être validés ou infirmés par des entretiens avec des individus compétents, des recueils de témoignages avec des acteurs au fait des réalités, voire des enquêtes avec questionnaires sur des échantillons représentatifs.

Lorsque les hypothèses sont impossibles à valider ou à infirmer, par
exemple, le résultat des prochaines élections législatives et présidentielles, ou bien la sortie de l’Euro de la monnaie française, comme personne ne peut prédire l’avenir à coup sûr, il reste à adopter la théorie du scénario. Que se passerait-il si… Quelle est la conduite à tenir si… ?

Il faut noter que le contenu des chapitres S et P, la plateforme de départ, n’est destinée qu’à attirer l’attention des décideurs, leur prouver l’existence d’une communauté d’intérêts. C’est en effet de l’information non opérationnelle, morte, puisqu’elle a déjà été publiée. En revanche, la validation des hypothèses est une source originale. C’est de l’information à la fois pertinente, c’est-à-dire bien adaptée à la situation, inattendue, surprenante, frappante, novatrice, opérationnelle, puisqu’elle n’a pas encore été publiée et qu’elle est connue seulement que par un petit nombre d’initiés.
Elle prouve chez celui qui s’exprime, la présence d’une curiosité et d’une capacité d’analyse remarquables.

Ce troisième chapitre R, après validation des hypothèses pertinentes,
aura donc pour contenu les grandes lignes de la résolution future des problèmes, issus de la situation insatisfaisante, exprimées de façon abstraite et utiles pour ceux qui veulent adopter des actions correctives et des actions de développement, dans le futur.

Quatrième et dernière étape I

Toujours tourné vers le futur, cette dernière étape consiste à passer à la mise en œuvre concrète des résolutions, les propositions d’action de la phase précédente, restée abstraite. Ce sera la réponse au décideur qui, s’il est convaincu par l’exposé des motifs, puis par le plan d’action, se demandera : que dois-je faire demain matin… et plus tard ! On a vu jusqu’à présent « pourquoi » agir. Maintenant, il s’agit de d’expliquer de façon détaillée « comment » agir. Il s’agit de recommander un catalogue d’actions à mener. Elles consistent à prendre des décisions et à créer des outils de communication de façon à pouvoir modifier les mentalités. Ces efforts de persuasion sont destinés à créer, dans la réalité, dans le concret, des situations plus proches de la situation idéale souhaitée et qui remplaceront, dans le futur, la situation insatisfaisante actuelle.

Ce quatrième chapitre I, est donc l’information d’un plan d’action détaillé, d’un plan de communication concret, orienté vers le futur, chargé de créer des effets durables dans le public, dans l’entreprise, dans les secteurs professionnels concernés.

Entrée en matière e et terme t

Pour finir et pour que le travail d’ensemble se referme sur lui-même, il faut, d’une part, mettre un terme (t), avec une conclusion, des annexes, un index, une bibliographie, des liens utiles, pour aider le lecteur à étayer son opinion sur le projet. D’autre part, il faut commencer par une entrée en matière (e), un bref préambule destiné à présenter l’auteur du travail de réflexion, remercier ses partenaires et positionner le travail réalisé par rapport à ce qui a été publié précédemment.

Tel est le mode d’emploi de la méthode e S P R I t.   

Le livre qui inspire la méthode SPRI a été publié en 1983……il a été réédité en1994, mais est désormais épuisé. Il peut être, sans doute, trouvé sur le marché du livre d'occasion.
Quant à la façon de présenter le travail tout dépend des circonstances.

On peut présenter les différents chapitres dans l’ordre S + P + R + I. On peut regrouper le dossier en deux parties S+P et R + I.

 

 

 

À l’oral, on peut, inverser l’ordre des facteurs, commencer par I et ensuite expliquer pourquoi R, parce que, à l’origine, il y a S et P.

 

Tout est une question de circonstances, mais il faut de la réflexion  et de la prudence, en réfléchissant, en imaginant ce que l’on estime être utile pour correspondre à ce que les interlocuteurs veulent entendre.

Voir ensuite le plan-type du rapport, si l’on veut publier par écrit ou sur Internet, l’ensemble du dossier au profit du commanditaire de l’étude.


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