Préconisations d’action personnelles, suite au Séminaire IHEDN-CNC 2012/2013.


Cohésion nationale et citoyenneté

 Monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre de la Défense, messieurs les officiers généraux, mesdames et messieurs les officiers, mesdames et messieurs les présidents, mesdames, messieurs, chers amis, les auditeurs du Comité 1 ont l’honneur de vous présenter leurs réflexions sur le thème proposé par les organisateur du 7ème séminaire de l’IHEDN, cohésion nationale et citoyenneté.

Formuler des propositions pour rapprocher le monde militaire du monde civil, pour inculquer l’esprit de défense aux jeunes générations et mieux les préparer à affronter l’avenir, représente un vrai défi. Pourquoi ? Parce il nous est demandé d’apporter des réponses originales, pertinentes, voire impertinentes, à ces questions, alors que depuis la fin des « Trente glorieuses« , des milliers de pages de livres d’essais, d’articles de presse, de rapports, d’actes de colloques ont été publiées pour dire ce qui ne va pas et pour suggérer des mesures correctives aux problèmes de notre pays.

En ce début 2013, est-il possible d’apporter une contribution utile? Sans doute oui et pour plusieurs raisons.

D’abord, parce que, le corps social français est fatigué. Il craint le déclassement. Il a peur de figurer parmi les perdants de la mondialisation. Le succès de librairie des ouvrages qualifiés de « déclinistes » en témoigne. Certes, la haine de soi est un sport dans lequel les Français excellent. Cependant, des ouvrages comme « Indignez-vous !, Reprenons nous !, Réveillez-vous ! » ont attiré beaucoup de lecteurs. Mais l’époque n’est plus aux discours incantatoires où les mots-clefs, destinés à mobiliser l’auditoire, désignent ce qui fait défaut dans le réel. « Résilience ». Le mot a véritablement fait fortune. Son utilisation dépasse largement son origine métallurgique. Poursuivons la comparaison. Sous l’effet de chocs répétés, un défaut minime dans la structure métallographique d’un composant mécanique peut devenir une fissure qui ira en s’agrandissant jusqu’à la rupture. C’est alors l’accident par fatigue du métal. La résistance aux chocs se révèlera d’autant plus forte que sa structure interne sera fibrée, comme celle d’une pièce forgée. Si chaque membre du corps social est investi d’un sentiment d’appartenance, s’il possède de la volonté de participer à une communauté de destin, cette cohésion nationale attendue, ce lien social résistera à la fatigue et sera plus fort que l’adversité. Ainsi, la manière pertinente d’agir relève d’une méthode partant de la base, interindividuelle, à la fois minutieuse et persévérante, le « bottom up« .

En second lieu, réfléchissons au type de message à délivrer. La préparation des nouvelles générations pour affronter l’avenir, implique la diffusion de l’esprit de défense et le lien armées-nation, éléments marqués par l’ignorance et l’indifférence. Pourtant nos jeunes gens, filles et garçons de 20 ans, vont devoir consacrer l’ensemble de leur vie active dans un monde qui devrait compter 10 milliards d’habitants en 2060, au lieu de 7 milliards actuellement. Autant dire qu’ils vont vivre un bouleversement considérable de toutes les activités humaines. Faute de lire dans le marc de café, on peut faire le pari que la sagesse des hommes mettra en place un scénario raisonnable entre l’affrontement armé de tous les pays les uns contre les autres ou, à l’opposé, l’enfermement de tous les acteurs derrière les barrières protectrices de la souveraineté. Il faudra satisfaire les besoins individuels et collectifs en eau, énergie, éducation, santé, urbanisme, transports en commun… D’autre part, le développement du cyber espace favorisera des communications sans frontières et donnera de nouvelles formes aux activités et aux métiers traditionnels.

Le politique. Il est dominé par la dictature du court terme. Pourtant « politique » signifie vision de ce la nation veut être dans le long terme. D’où, chez nos concitoyens, une attente de participation « citoyenne ». Or, celle-ci est mise à mal par la présence d’inégalités accrues, économiques, sociales et culturelles. Elles fragilisent les dispositifs d’égalité des chances. Une partie de notre jeunesse, dont les parents ou grands-parents sont originaire d’Afrique et d’Afrique du Nord, a le sentiment d’être abandonnée à son sort, malgré l’alibi des allocations de redistribution. L’enseignement de l’histoire et de la géographie permettra d’aborder, sans repentance, ni culpabilisation, la question des guerres de décolonisation, notamment en Algérie, pour montrer qu’à partir de 1962, la France a su se moderniser et jouer son rôle dans la construction de l’Europe. Nos concitoyens doivent adhérer à l’idée que la France, État-nation riche d’un prestigieux patrimoine historique et culturel, d’un riche capital d’expérience, pourra jouer à l’avenir un rôle éminent dans le monde, notamment en s’appuyant sur la francophonie.

L’économique. Perte de deux millions d’emplois en dix ans, désindustrialisation, chômage de 10 % de la population active, pouvant atteindre 60 % dans les quartiers défavorisés, taux d’emploi des jeunes et des seniors parmi les plus bas d’Europe, dette publique de plus de 90 % du PIB, déficit du commerce extérieur montrant la perte de compétitivité des entreprises.

Pourtant, le modèle français cumule à la fois un taux record de prélèvement obligatoires et un taux record de chômage en Europe. Dans ces conditions, les intéressés ne peuvent pas trouver de travail et sont marginalisés. Ils complètent les allocations et aides d’urgence avec les revenus de l’économie souterraine. On peut observer que ces territoires d’exclusion sont pourtant des territoires de créativité extraordinaire. C’est une source de richesse potentielle.

Le social. Dans ces quartiers, l’approche est essentiellement sociologique et administrative. Il n’y a pas d’approche économique, ni d’aides spécifiques pour les enfants en situation de décrochage ou ceux qui peinent à suivre l’école, afin de les remettre le plus vite possible dans le circuit. Et comme l’exclusion ne se produit à partir de 15 ans, mais que tout est acquis à 8 ans, l’intervention doit avoir lieu dès l’école primaire. 161 000 jeunes sortent du système scolaire sans aucune formation et sont la proie du crime organisé. C’est un capital humain totalement gâché. Faute de perspectives et d’emplois, ceux qui le peuvent vont exercer leurs talents ailleurs, dans les pays qui ont un fort taux de croissance et dans les pays émergeants et qui, au contraire de nous, ont confiance dans l’avenir.

Voir juste, voir loin. Telles sont les qualités utiles pour gérer la politique, la stratégie et la tactique sur le terrain. La France et son armée devront toujours faire face conflits encore non réglés après 1945, au Moyen-Orient ou en Asie. Elles doivent également surveiller l’espace aérien et participer aux éventuelles opérations de maintien de la paix, décidée par l’ONU ou l’OTAN. Mais la vision d’une Sécurité et d’une Défense globales s’impose parce que tout ce qui peut se passer dans le monde impacte le territoire national. Par conséquent les moyens de la Défense extérieure et de la Sécurité intérieure doivent fusionner dans une organisation civilo-militaire, apte à une vigilance de tous les instants et à une réactivité sans faille. Terrorisme, piraterie, trafics illégaux, activités mafieuses, blanchiment d’argent, attaques du cyber espace, protection des intérêts et des ressortissants français dans le monde, des populations à l’égard des conséquences des catastrophes naturelles, de la naïveté et de l’imprudence des touristes et plaisanciers… Tels sont les risques et les menaces face auxquels les réservistes opérationnels et citoyens représentent des acteurs essentiels, puisqu’ils sont placés à l’intersection entre les forces civilo-militaires et la communauté nationale, afin d’avertir nos concitoyens que nous sommes engagée dans une guerre permanente et feutrée.

Un état des lieux riche d’enseignements. Pensons à la parabole de la paille et la poutre du Sermon sur la montagne. « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? ». La France, à un rôle éminent à jouer pour construire un modèle performant, d’abord chez elle, puis au sein de l’Europe, de façon à être crédible. Au lieu de nous réfugier dans la frilosité et la défiance, nous devons faire un immense effort de modernisation et d’ouverture aux autres. Notre jeunesse s’en montrera capable. Celle qui parvient à survivre dans les zones rurales, dans les zones urbaines sensibles, dans les quartiers défavorisés et celle qui s’est expatriée et qui aura acquis une connaissance des autres peuples et civilisations, ainsi que la pratique des langues étrangères.

Promouvoir l’esprit de défense et rapprocher le monde civil et militaire. Cette ambition réclame un double mouvement. D’abord, du monde militaire vers le monde civil. Certes, la « suspension » du service national fragilise la cohésion nationale, le patriotisme et l’esprit de défense, puisque le corps social et les élites ne peuvent plus apprendre à connaître, en réel et comprendre le rôle, l’organisation et les méthodes de l’institution militaire. Parallèlement aux campagnes de recrutement dans les armées, il est souhaitable de trouver des relais auprès des élus et des faiseurs d’opinion, pour rappeler au grand public que le soldat reste l’ultime garant de l’indépendance de la nation. Il est utile parallèlement de faire connaître à nos concitoyens l’existence et le rôle irremplaçables de la Réserve opérationnelle et citoyenne.

Enfin, dans un contexte de réduction des dépense publiques, il sera bon de montrer que l’institution militaire a su, sans hésitation, ni murmure, réussir sa professionnalisation, ainsi que la réduction de son format, par la mutualisation de ses moyens. C’est d’abord un motif de satisfaction et aussi une image positive de l’institution et ensuite un exemple à proposer à d’autres institutions d’importance comparable.

Parallèlement, recommandons un mouvement du civil vers le militaire. De façon que le monde civil puisse intégrer l’institution civilo-militaire dans sa vision de l’avenir. Il y a d’une part la guerre juste, l’emploi de la violence légitime. C’est l’esprit de défense au sens de la protection du territoire national, doit être conservée en arrière-plan, mais à trop mettre l’accent sur cette mission le risque et de développer une mentalité malthusienne, de fermeture aux autres. Comme nous avons fait le pari que le scénario du futur ne verrait d’affrontements entre des forces classiques, nous sommes dans l’hypothèse d’avoir à montrer nos forces pour ne pas avoir à nous en servir. En particulier, nos armes de dissuasion nucléaire.

Les atouts de la France. En plus de ceux qui sont liés à son patrimoine historique, sa démographie est favorable, comparée par exemple à l’Allemagne ou à la Chine. Nous devons faire largement confiance à nos jeunes générations. Cette jeunesse s’adjoindra à une population éduquée, dans une France forte d’un savoir-faire reconnu dans le monde du travail, d’un taux d’épargne élevé susceptible de financer des investissements productifs, disposant d’infrastructures de bonne qualité, comme d’une administration qui sait faire rentrer les impôts, bénéficiant d’un climat tempéré, d’un territoire équilibré entre mer, campagne, montagne, d’un art de vivre, de pôles d’excellence dans de nombreux domaines publics ou privés, luxe, aéronautique, hautes technologies et enfin la pratique d’une langue magnifique portée par une francophonie forte de 200 à 900 millions de pratiquants dans le monde, selon que les intéressés parlent seulement ou parlent et écrivent le français.

Pourtant, malgré ces atouts, le modèle français ne parvient pas à revenir à un taux d’emploi acceptable. L’image de l’usine à gaz vient naturellement à l’esprit devant l’accumulation des dispositifs créés pour répondre aux difficultés économiques et sociales de la France. Par conséquent, notre recommandation consiste à ne pas en créer de nouveaux, mais de mettre en valeur ceus qui existent, faire vivre les dispositifs pertinents et les appliquer en profondeur.

Engagement citoyen. Utilité de mettre en exergue les valeurs de générosité, voire d’altruisme auprès de la jeunesse, afin que l’engagement dans les institutions de Sécurité et de Défense, dans le Service civique, les pompiers volontaires…, soit assuré par des bénévoles nombreux, motivés et fiables.

Commission armées-jeunesse. Nous avons souligné que c’est au monde civil de faire des efforts pour se rapprocher de l’institution militaire. Travaillant au maintien et au renforcement du lien entre les armées et la nation, le projet de création d’une réserve citoyenne des jeunes sera utile ainsi que la présence de la direction des Missions locales.

Réseaux. Nous retenons que pour lancer et faire aboutir nos projets, mieux vaut s’adresser en priorité aux élus locaux et régionaux. Car ceux-ci ont besoin d’apporter des réponses et des solutions aux préoccupations de leurs électeurs. D’autre part, l’Association des auditeurs de l’IHEDN, est un complément indispensable au réseau des acteurs sensibilisés à la question de la cohésion du corps social et à la diffusion de l’esprit de Défense.

Les Réservistes Locaux à la Jeunesse et à la Citoyenneté (R L J C). Nécessité de promouvoir vigoureusement dans l’opinion publique ces réservistes citoyens, qui ne sont pas assez connus, ni assez nombreux pour jouer le meilleur de leur rôle au profit du Plan Égalité des Chances du ministère de la Défense (PEC-MINDEF), ainsi qu’à la promotion de l’esprit de Sécurité et de Défense globales dans les établissements d’enseignement.

Enseignement de Défense. Une politique productive passe par une intensification du travail de mémoire après de la jeunesse, avec les pages tragiques de l’histoire du XXème siècle, les deux guerres mondiales, la guerre froide, les conflits de la décolonisation. Des expositions, conférences, concours scolaires sur les guerres de la décolonisation, prototypes des conflits civilo-militaires d’aujourd’hui. Ce sera l’occasion d’enrichir l’identité d’une jeunesse française dont ses racines se trouvent sur l’autre rive de la Méditerranée.

PEC-MINDEF. Les R L J C sont les clés de voûte du Plan Égalité des Chances du ministère de la Défense (PEC-MINDEF). Ce plan a besoin d’une notoriété accrue et d’une image précise, large et positive, pour les lycées et collèges, les universités et les grandes écoles. Il convient de mieux le faire connaître aux Préfets à l’égalité des chances, aux Délégués militaires départementaux (DMD) et aux représentants de la politique de la ville dans les départements.

Épide. Cette institution très efficace pour l’insertion dans la vie active de jeunes gens en voie de marginalisation doit être développée, mais décentralisée dans les zones difficiles et rurales, afin d’accueillir un nombre beaucoup plus important de stagiaires, sans les extraire de leur milieu d’origine.

JDC. C’est l’occasion d’un contact et d’un échange d’information entre l’ensemble d’une classe d’âge et l’institution militaire. Cette journée très dense pourrait gagner en efficacité, si ce premier contact ne restait pas sans lendemain et pouvait être accompagné, voire prolongé, par les Correspondants défense des équipes municipales des communes de France.

Ainsi, le paysage d’usines à gaz, image de l’entassement de dispositifs pendant de nombreuses années, comme autant de « rustines » mises en place à défaut de réformes de structure, rend indispensable un sursaut de la société. C’est pourquoi nous suggérons de créer un électrochoc et capable de communiquer une ambition chez nos concitoyens. Il nous faut donner le signal d’une Renaissance.

Participation citoyenne aux actions correctives et aux actions de développement

Objectif 2014. Pourquoi cette date phare ? D’abord parce que, en ce début 2013, nous avons la chance de proposer ces recommandations au moment où le gouvernement doit aller de l’avant et demander un immense effort à la nation. Car il n’est plus possible de compter sur le déficit du budget et sur la dette publique pour reporter à plus tard les décisions qui s’imposent. 2014 sera aussi important rendez-vous électoral avec le renouvellement des élus locaux dans les conseils municipaux des quelque 36 700 communes de France, des élections européennes et celle des conseillers territoriaux (peut-être repoussées en 2015). Le moment est favorable, car de nombreux signes montrent que les Français veulent changer les choses.

2014 sera aussi, au titre du travail de mémoire pour la jeunesse, l’anniversaire du déclenchement de la première guerre mondiale, suicide des nations européennes développées, épisode historique tragique dont nous subissons les conséquences encore aujourd’hui. Cette catastrophe a été rendue possible par l’utilisation des premières armes de destruction massive, nées des progrès de la société industrielle.

Le XXème siècle, le siècle des Ombres, par opposition au siècle des Lumières, aura vu deux guerres mondiales chaudes, une guerre froide, un total de 150 millions de morts, les ravages idéologiques de deux totalitarismes, dans notre monde devenu multipolaire, polycentriste, instable et dangereux. Dans ce monde global, dans une concurrence internationale où la France possède encore beaucoup d’atouts, il n’existe pas de « Ligne Maginot ». Nous devons combattre contre le déclassement et retrouver une place enviable. Comme la meilleure défense, c’est l’attaque, l’esprit de défense doit se comprendre comme un esprit de conquête.

2014 sera donc une date irremplaçable pour parler à la jeunesse en lui montrant, à l’aide des leçons de l’histoire, comment les électeurs et leurs élus peuvent éviter de reproduire les mêmes erreurs, en mettant en œuvre des actions civilo-militaires destinées à faire entendre la voix de la France et à intervenir dans les conflits, afin de les régler autant que possible dans la non-violence. 2014 sera l’occasion de montrer comment maintenir et renforcer la relation entre la société civile et les armées.

Première mesure. Renforcer le rôle des correspondants défense qui devront être nommés après les élections municipales de mars 2014. Nous suggérons d’ajouter à leur mission d’origine qui était de veiller au parcours citoyen dans le cadre du lien armées-nation, la responsabilité de la gestion des Contrats Locaux de Sécurité. Cela permettra de développer une participation citoyenne, une citoyenneté civique au profit des forces chargées de la sécurité intérieure, comme la police nationale, les polices municipales, la gendarmerie… Ce sera une façon de les incruster dans la population et de mieux maîtriser les activités des sociétés privées de sécurité dont l’effectif salarié dépassera dans l’avenir l’effectif des forces armées (230 000 hommes).

Ce sera aussi une façon de lutter, par la prévention, ainsi que par la participation citoyenne de la population, contre les activités criminelles, les trafics mafieux, l’économie souterraine, dont l’activité est une insulte permanente envers les responsables d’entreprise honnêtes et sérieuses.

Deuxième mesure. Suggérer de prévoir que les correspondants défense, nommés à partir de mars de 2014, auront à faire acte de candidature pour obtenir leur agrément dans la Réserve citoyenne, afin de jouer un rôle accru en tant que bénévoles du service public.

Si l’agrément n’est pas accepté par le ministère de la Défense, le conseil municipal devra proposer un autre ou une autre titulaire de la fonction de correspondant défense. Ces nouveaux réservistes citoyens seront libres de choisir leur groupe d’affectation, soit pour un travail de relations publiques au profit des armées auprès de l’administration, de l’Éducation nationale, du secteur des entreprises, soit le plus souhaitable, soit en tant que R L J C. Car ces réservistes citoyens locaux, indispensables clé de voûte pour la promotion du PEC-MINDEF, ne sont pas et de loin, assez nombreux.

Troisième mesure. Utiliser les défilés patriotiques à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet. Nous suggérons que les défilés du 14 juillet 2014, à Paris et dans toutes les villes de France soient remodelés de façon à présenter, d’une part les matériels et les troupes classiques, dont l’utilité reste justifiée pour des conflits dans lesquels il faut réprimer la violence par la violence légitime (dans le cadre de l’État, de l’ONU de l’OTAN) et d’autre part les nombreux acteurs des activités civilo-militaires qui restent encore largement inconnus du grand public.

L’intérêt est que ces derniers seront présentés par les commentateurs des défilés dans les grands média de la radio, télévision, presse écrite et Internet, comme les acteurs très actuels des conflits et difficultés du XXIème siècle, par comparaison avec les matériels lourds (arme nucléaire, chars et artillerie lourde), qui avaient été conçus pour un affrontement dans le cadre d’une guerre froide qui ne s’est, fort heureusement pas déclenchée.

Les Français verront ainsi défiler derrière l’Officier général de la zone de défense, (OGZD) des Délégués Militaires Départementaux (DMD), des réservistes opérationnels, des réservistes citoyens, choisis parmi ceux qui sont en même temps correspondant défense et R L J C, ainsi qu’une délégation de cadres de l’Épide. Ainsi la notoriété et l’image de ces personnels sera créée instantanément après des Français qui découvriront d’un seul coup l’intégralité d’une organisation civilo-militaire, incrustée dans la population et à proximité de ses préoccupation de sécurité, d’emploi, de civisme, de citoyenneté et de lien social.

Quatrième mesure. Sans attendre 2014, les acteurs actuels prépareront les esprits à cette révolution culturelle en intervenant par des actions de sensibilisation et des conférences dans les établissements d’enseignement du primaire, du secondaire et du supérieur et auprès de municipalités dont les élections de mars 2014 ne changement pas ou fort peu la composition du conseil.

Dernières mesures. Enfin, dans une perspective plus lointaine, on prendra prétexte du rattachement de la gendarmerie au ministère de l’Intérieur. Il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin. Après cette décision destinée à mieux rapprocher les policiers, gendarmes de la population, nous suggèrerons de fusionner le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Défense, sous la dénomination de ministère de la Sécurité. Car au siècle de la mondialisation, la notion de frontière nationale est inappropriée en matière de lutte contre le terrorisme, la corruption, les activités mafieuses, la recherche du renseignement, la cyber guerre…

Parallèlement, sera créé un ministère des Armées, plus technique, notamment avec la DGA. Il sera amené à fusionner avec le Quai d’Orsay, sous le nom de ministère de la Défense. Car la mise en œuvre des forces armées, la guerre est la prolongation de la politique et de la diplomatie par d’autres moyens (Clausewitz).

En conclusion, faisons appel à la mémoire du Maréchal Lyautey, jeune capitaine, il s’était rendu célèbre en 1891, avec un article intitulé « Le rôle social de l’officier ». Il montrait que, dans la perspective du service militaire national, le corps des officiers allait voir passer l’ensemble d’une classe d’âge et être responsable de son éducation, parallèlement à sa formation militaire.

De nos jours, qui peut voir passer l’essentiel d’une classe d’âge, garçons et filles, sinon les correspondants défense des municipalités, à l’occasion du recensement en mairie à l’âge de 16 ans et de la convocation à la JDC. À eux revient le rôle de les sensibiliser aux missions et au fonctionnement de l’institution civilo-militaire.

Comme rétorquait Lyautey à ses collaborateurs qui traînaient les pieds devant le dynamisme du bâtisseur du Maroc :

Ce sera long ? Raison de plus pour commercer tout de suite !

Sources utilisées

Colloques et conférences

Les interventions des conférenciers lors du 7ème Séminaire « Cohésion nationale et citoyenneté ».

Compte rendu du colloque organisé par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), sur le Thème du « Vivre ensemble – Temps court, Temps long ».

Conférence du général Marc Watin-Augouard, Directeur du Centre de recherche de la Gendarmerie nationale, sur le thème du Continuum Sécurité-Défense, à la demande d’Odette Christienne, correspondante défense auprès du maire de Paris.

Colloque de la Direction de l’information légale et administrative (DILA), avec Louis Gallois et Nicolas Baverez. Présentation au gouvernement du Pacte pour la compétitivité de l’industrie française.

Colloque organisé par la fondation Res Publica, créée par Jean-Pierre Chevènement, sur le thème du « Basculement du monde » avec Loïc Hennekinne,  ancien Secrétaire général du Quai d’Orsay,

Christian Jaffrelot, Hervé Juvin, Yves Saint-Geours, ancien ambassadeur au Brésil et Jean-Pierre Raffarin.

 Livres

Indignez-vous ! – Stéphane Hessel

Reprenons-nous ! Le burn-out de la société française – Jean-Paul Delevoye, président du CESE

Les Trente piteuses et Réveillez-vous ! – Nicolas Baverez

La Bataille des Cartes. Analyse critique des visions du monde – Michel Foucher, Directeur de la formation à l’IHEDN.

Le Renversement du monde. Politique de la crise – Hervé Juvin.

Le Nouvel art de la guerre – Gérard Chaliand.

La Contre-démocratie. La politique à l’âge de la défiance – Pierre Rosanvallon, suivi de « La légitimité démocratique » et de « La Société des égaux ».

La Fracture territoriale de Laurent Davezies.

 Revues

Commentaire. Été 2008, n° 122 – Le civil et le militaire – Pierre-Henri d’Argenson.

Commentaire. Hiver 2012/2013 n° 140 Justin Vaïsse : États-Unis, la puissance et la faiblesse, dix ans après et Raymond Aron, Sur mon éducation philosophique et politique.

Futuribles. Février 2009, N° 349. « Pour une force de sécurité humaine », par le général Klaus Reinhardt et « La problématique de la guerre revisitée » par Geneviève Schméder.

 Émissions de radio

Jacques Frémeaux, historien – Les Sections administratives spécialisées en Algérie (SAS).

Les Pieds sur Terre – Pourquoi les dealers vivent chez leur maman ? France-Culture.

Sur les Docks – La paix criminelle dans les banlieues. France-Culture.

 Articles

François Dubet. Les pièges de l’égalité des chances.

Camille Grand – Fondation de la recherche stratégique : l’Europe doit rester une puissance militaire crédible.

Passe ta W@c d’abord ! Faïza Zéroula. Pour former les jeunes décrocheurs au métier de développeur.

Le diplôme la vraie fracture sociale. Pascale Krémer.

The Economist du 15 11 2012. La France : une bombe à retardement au cœur de l’Europe.

Washington à la conquête du 9-3. (Article du Monde du 6/7 juin 2010.

Edgar Morin. Le vide de la pensée politique en Europe et dans le monde. Article du journal Le Monde daté du 02 01 2013.

Jean-Marc Ayrault. « Pour un nouveau modèle français : il est urgent de restaurer la puissance de l’économie et de la démocratie françaises fragilisées par la crise ». Article du journal Le Monde, daté du 04 01 2013.

 Lien pour consulter les travaux présentés par les Comités 1 et 2 lors de la séance de clôture du Sémonaire, le 15 01 2013 :

www.ihedn.fr/?=content/clôture/clôture-du-séminaire-«-cohésion-nationale-et-citoyenneté-»-2


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