I – Exemples de partenariats possibles
1 – Publier un vade-mecum du Réserviste citoyen-Groupe R L J C pour diffuser, en tant que retour d’expérience, des « success stories » mettant en valeur le « marketing personnel » réussi des jeunes de l’Essonne grâce à leur utilisation des offres du PEC et leur insertion par candidature directe, alternance ou stages, dans la vie professionnelle B2B et B2C (Business to Business et Business to Consuemers)..
2 – Installer des stands de Réserviste citoyen-Groupe R L J C et participer aux Forums de l’Emploi ou des Métiers, organisés par des municipalités, Communautés de communes, Missions locales, afin de faire mieux connaître les offres du Ministère de la Défense, le résultat de ses actions en Essonne et recruter des volontaires dans la Réserve opérationnelle et citoyenne…
3 – Organiser des présentations de matériels militaires pour montrer à la jeunesse pourquoi les technologies modernes justifient la professionnalisation des armées, l’intérêt et les possibilités d’y faire carrière.
4 – Prospecter avec l’aide d’organismes tels que Chambre de Commerce et d’Industrie, Chambre des métiers, CGPME, etc., les entreprises et les artisans de l’Essonne pour sensibiliser leurs responsables à l’accueil bienveillant des jeunes générations, détecter les « projets dormants », constituer un réseau riche en besoins de recrutement (CDI et CDD), en accueil d’étudiants en alternance, d’élèves en stage de découverte, de groupes en visites d’entreprise…
5 – Contacter les inspecteurs de l’Éducation nationale, les proviseurs de lycées, les principaux de collèges, les directeurs de lycées techniques, ainsi que les professeurs de lettres et d’histoire, afin d’examiner les possibilités ci-dessous :
- faire connaître l’esprit de Défense et de Sécurité, suggérer des activités et des animations au profit des armées telles qu’elles ont été décrites dans les interventions du XXe anniversaire des Trinômes académiques de l’Ile de France. Cf. Le compte rendu de ces interventions à l’École militaire – Paris – Novembre 2008.
- proposer des conférenciers pour faire prendre conscience des menaces et des risques actuels et montrer les résultats des actions de prévention à l’encontre des incivilités, de l’usage des drogues, de l’insécurité routière…
- faire connaître les possibilités d’organiser en Essonne et notamment dans le sud Essonne, des journées citoyennes et des JAPD exceptionnelles
- proposer des expositions et des conférences avec des interventions d’historiens et des témoignages d’anciens combattants, notamment à propos des conflits de la décolonisation (Indochine, Algérie, Maroc, Tunisie), pour que les jeunes français dont les parents ou les grands parents sont originaires d’Afrique du Nord, d’Afrique noire, de Madagascar, des Antilles, etc. soient riches d’une connaissance apaisée de l’Histoire et d’une culture étendue, au lieu qu’une double ignorance soit vécue comme un handicap, voire comme autant d’humiliations.
6 – Sensibiliser la jeunesse à l’intérêt du travail de mémoire, afin de perfectionner l’image des cérémonies patriotiques et commémoratives, en développant des travaux de recherche sur l’impact local des guerres mondiales du XXe siècle, à partir des noms gravés sur les Monuments aux morts. Cf. L’image des commémorations lors de la première Convention nationale des Correspondants défense – Vincennes – Septembre 2005.
7 – Organiser des travaux de recherche historiques, des concours ou des compétitions en rapprochant les associations culturelles et sportives locales avec les établissements d’enseignement
8 – Créer avec le soutien du CNEA (Comité National pour l’Éducation Artistique – www.cnea.fr) des événements artistiques et culturels ou des écoles d’art.
9 – Organiser des visites de lieux remarquables ou de musées historiques, à titre de complément d’information ou comme récompense à l’assiduité aux activités suggérées. Par exemple :
- le Mémorial de Caen, les plages du débarquement de 1944, le cimetière militaire américain de Colleville et le cimetière allemand de La Cambe, en Normandie
- l’Historial de Péronne (Somme)
- l’Historial Charles de Gaulle aux Invalides à Paris
- le Musée de l’Immigration (Porte Dorée – Paris)
- le Musée des Blindés de Saumur
- la visite de l’Exposition Eurosatory en juin des années paires (Paris Nord II)
- la visite du Salon aéronautique du Bourget en juin des années impaires
- la visite de hauts lieux du Compagnonnage comme la Fondation Coubertin à Saint-Rémy les Chevreuse pour mettre en valeur, dans l’artisanat et la création artistique, le goût du travail bien fait.
La liste ci-dessus est non exhaustive. Elle est à compléter selon les suggestions et les initiatives des uns et des autres et à développer en fonction des succès rencontrés.
II – Pourquoi concevoir un partenariat élargi
Mobiliser les bonnes volontés
On pourrait sans doute aller sur la lune, rien qu’en escaladant l’amoncellement des livres, essais, articles et rapports d’experts qui se sont entassés depuis 1960 pour montrer ce qui n’allait pas en France et dire ce qu’il faudrait faire. Impossible pourtant de réformer, de corriger les conséquences de plus de trente ans d’aveuglement, d’erreurs, de lâchetés devant des décisions difficiles à prendre…
Car nous sommes à mille lieues de l’époque dite des « trente glorieuses[1] ». Au contraire, viennent de s’écouler « trente piteuses[2] », dans l’espoir, toujours déçu, de ressusciter le passé. Nous somme entrés, depuis la fin des années 1970, dans un monde postmoderne, une civilisation postindustrielle, une économie du savoir et de la connaissance, conséquence de « la seconde révolution française – 1965-1984[3] ». Nous avons été projetés, sans transition, du XIXe au XXIe siècle, condamnés à obtenir de la croissance dans une « Nouvelle écologie politique[4] », faite de concepts et de valeurs nouvelles, de moyens et de méthodes appropriées au développement durable.
On sait que le problème majeur reste aujourd’hui le chômage de masse, apparu en 1975. La publication du taux de chômage moyen ne permet pas de savoir ce qui se passe dans les ZUS. Mieux vaut considérer le taux d’emploi (surtout celui de la catégorie des jeunes de 15 à 25 ans par régions ou par département), pour prendre la mesure des fléaux comme l’exclusion, la déscolarisation, la destruction du lien social, le développement de l’économie souterraine, le ressentiment des populations ghettoïsées, avec son cortège d’incivilités, d’insécurité, de délinquance et de violence.
Or, pour revenir vers le plein emploi (taux de chômage voisin de 3 %, alors que dans les ZUS, il est de l’ordre de 30 % pour les jeunes) et pour que la dette publique redevienne conforme aux dispositions du Traité de Maastricht (< 60 % du PIB au lieu de > à 80 % actuellement), il faudrait à l’avenir atteindre un taux de croissance annuel de l’ordre de 5 % du PIB, alors qu’il se traîne depuis des années autour de 1,5 %.
Conquérir les esprits et les cœurs
Pour relever ce défi, il faut innover, non seulement en technologie, mais aussi dans l’économique et le social. Non seulement, il faut mobiliser toutes les bonnes volontés, mais aussi imaginer et appliquer des méthodes radicalement nouvelles[5]. Car nous croulons sous l’entassement des dispositifs en tous genres, destinés à perfectionner les qualifications, à accompagner les chômeurs dans leur retour à l’emploi, aider les jeunes à trouver un premier poste… Ces dispositifs ont le mérite d’exister. Ils ont sans doute répondu aux difficultés, en partie et à une certaine époque. Aujourd’hui, ils sont insuffisants, redondants, dépassés. Parce qu’ils ont été prévus pour traiter les symptômes, alors qu’il faut s’attaquer aux racines du mal.
La seule décroissance que l’on puisse admettre est celle des inégalités !
Il s’agit de conquérir les esprits et les cœurs[6]. En France, il n’est plus guère possible d’augmenter encore les prélèvements obligatoires et les rigidités, déjà parmi les plus élevés d’Europe, sous peine d’assassiner définitivement, dans le secteur privé, un esprit d’entreprise déjà bien incertain. La réponse consiste à rétablir notre compétitivité, à stimuler fortement la production marchande et, en particulier, l’activité et l’emploi industriel. Sans oublier de développer notre capacité à séduire et à attirer des clients pour nos produits et nos services, aussi bien en France, en Europe et dans le monde. En cela, le rôle culturel de la francophonie (culture au sens civilisation), est irremplaçable.
Il faut obtenir l’adhésion du corps social, car il n’y a pas d’entreprise performante sans dirigeants ou actionnaires disposés à investir, c’est-à-dire confiants dans l’avenir, ni sans un personnel compétent, motivé, mobile, curieux, ouvert sur le monde, capable de pratiquer les langues étrangères. Il convient aussi de monter partout le bon exemple pour que les jeunes générations écoutent les enseignements et les conseils venant d’adultes pourvus d’une incontestable autorité. Car on sait que « faites ce que je vous dis et ne faites pas ce que je fais » est la pire façon de gouverner.
L’armée au cœur de la nation
Cette formule est très actuelle. Elle succède à celle du « Lien armées-Nation ». À l’époque du service national, il fallait maintenir un lien qui avait fait l’objet de vives controverses lors des conflits de décolonisation (Indochine, Algérie, Maroc, Tunisie), puis avec la nature devenue très injuste du service militaire, avec ses nombreuses exemptions et la coopération à l’étranger (VSNE, devenu en 2000 le VIE, Volontariat International en Entreprise) qui profitait trop exclusivement aux catégories privilégiés de la société française.
Ce qui a changé de nature, c’est la défense de la patrie. Si la France ne craint plus les tentatives de conquête de son territoire par des armées étrangères, la situation de guerre existe toujours. Guerre contre les activités illégales, le commerce de la drogue et des armes, le trafic des être humains, la contrefaçon, l’espionnage économique et industriel, le blanchiment de l’argent sale…
Défense et Sécurité intérieure : économie souterraine, incivilités, délinquance, terrorisme, menaces auxquelles s’ajoutent les risques, pour la population civile, des catastrophes naturelles, incendies de forêts, inondations, tremblements de terre… On peut apprécier l’effet dissuasif des soldats du Plan Vigipirate dans les lieux publics, la présence de la gendarmerie en zone rurale, celle des réservistes opérationnels sur les routes lors des grands départs, les interventions des pompiers professionnels et des Centres de Secours…
Défense et Sécurité extérieure. Les missions des forces armées françaises concernent le maintien de la Paix (ONU) dans les zones troublées, des interventions préventives (OTAN) pour contenir le terrorisme international, sans oublier des interventions pour protéger les intérêts des ressortissants français à l’étranger.
En France comme à l’international, le comble de l’habileté est, dans la mesure du possible, de montrer sa force pour ne pas avoir à s’en servir. Le comble de l’habileté, c’est d’intervenir dans une zone apaisée pour reconstruire une économie, recréer des emplois, reconstruire une vie sociale (comme ce fut tenté de fin 1955 à 1962 avec les SAS en Algérie, au Kosovo en ex-Yougoslavie), tout en neutralisant les hors la loi… Le comble de l’habileté, c’est de reconquérir les esprits et les cœurs. Pour réussir cette mission, l’institution militaire doit être au cœur de la population.
Le Correspondant défense au cœur des municipalités
Le Correspondant défense[7], élu dans chaque conseil municipal, se trouve en position de chef aiguilleur. Il exerce les prérogatives d’une fonction installée suite à la « suspension » du service national : recensement des jeunes de 16 ans pour leur convocation à la JAPD, vérification de la réalité du parcours citoyen dans les établissements d’enseignement de la commune, information sur les carrières possibles dans les armées, respect du cérémonial lors des commémorations…
En tant qu’élu municipal, le Correspondant défense a connaissance des attentes et des besoins de ses concitoyens. Il reçoit des suggestions d’intervention, les exploite ou les relaye en mobilisant son réseau de relations. En coopération avec le Délégué Militaire Départemental et avec l’aide des Réservistes citoyens, notamment ceux du groupe R L J C, le Correspondant défense, au cœur de la commune, bénéficie ainsi d’une légitimité accrue pour donner une vive impulsion à sa mission : reconstitution du lien social, reconstruction économique, aide aux jeunes générations pour perfectionner leurs qualifications et assurer leur insertion dans la vie active avec le Plan Égalité des Chances – Dynamique Espoir Banlieues, etc.
Les échanges d’entreprise à entreprise, au cœur de la vie économique
Pour les esprits non prévenus, la vie économique concerne essentiellement les consommateurs individuels et les ménages qui achètent et utilisent des produits et des services dits de grande consommation. C’est le « B2C » (Business to Consumers). Les jeunes cherchent donc à s’insérer dans les activités qu’ils observent dans la vie courante. Cela les conduit, en caricaturant quelque peu, à chercher des emplois de caissière de supermarchés, de vendeuse de prêt à porter, d’esthéticienne dans les salons de coiffure, de puéricultrice dans les crèches, pour les filles et, pour les garçons, vendeur de téléphones mobiles, préparateur de commandes ou cariste en plateforme logistique, boulanger-pâtissier, meccano dans un garage… Et celles ou ceux qui envoient des candidatures spontanées aux grandes enseignes ou aux entreprises célèbres de produits cosmétiques, de chaînes d’hôtels et restaurants, de jardineries…, reçoivent une lettre-type de refus, élaborée par ordinateur, destinée essentiellement à maintenir une notoriété et l’image d’un leader.
Pourtant, la vie économique est infiniment plus étendue, à la fois en amont et en aval. Il faut faire l’effort d’imaginer la cascade immense d’activités, depuis la production d’énergie, l’extraction des matières premières, leur transformation en produits de base, jusqu’à l’assemblage de composants et de sous-ensembles dans un produit qui devra être stocké, dispatché et transporté aux points de vente où ils seront achetés par l’utilisateur final.
De nos jours, en aval de leur utilisation et pour respecter les normes écologiques, la destruction des produits et le recyclage des matériaux représente un nouveau et important business.
Quant aux activités immatérielles de services, comme les nuitées d’hôtels, les repas au restaurant, la téléphonie, les transports, les services aux entreprises, le nettoyage des bureaux, la sécurité, ce sont certes des activités très actuelles, mais elles comportent toutes un support matériel que l’on ne fait, certes, qu’emprunter, avion, train, voiture, cabine téléphonique, systèmes vidéo, machines et ingrédients de lavage, mais qu’il a bien fallu étudier, produire et mettre en œuvre.
Le secteur des échanges de produits et de services d’entreprise à entreprise est connu sous le nom de « B2B » (Business to Business) ou de « marketing industriel ». C’est un secteur dont les possibilités de développement restent mal appréciées. Leurs spécificités, notamment de commercialisation, sont encore peu défrichées, surtout pour les services immatériels.
Ce champ d’action est doublement intéressant. Non seulement, il est très étendu et très diversifié, mais aussi, mal connu, les candidatures sont rares. Les responsables d’entreprise se lamentent, car ils ne trouvent pas de candidats valables pour leurs offres d’emploi. Il est plus facile de mettre en valeur ambitions, atouts et qualités personnelles, puisque la concurrence est loin d’être virulente. À condition de parler aux responsables d’entreprise un langage de « négociation », en sachant aller au devant de leurs attentes et besoins non satisfaits, parler des fonctions à assumer au lieu d’adopter une approche banale du type « mendicité ». « Regardez mon CV, vous allez sûrement trouver quelque chose de bien pour me prendre ! »
Réveiller les projets dormants[8]
L’INSEE recense en France environ trois millions d’entreprises dont près d’un million avec 0 salarié : des coquilles vides ou des actifs n’ayant pas le statut de salarié. La presque totalité des quelque deux millions et demi de PME et de TPE, dont près d’un million d’artisans, sont des entreprises de moins de 20 personnes. Beaucoup sont engagées dans le secteur des services aux entreprises. Là se trouve le plus important des gisements d’emploi, d’autant plus que la plupart de ces entreprises possèdent dans leurs tiroirs des projets de développement qui dorment, faute de trouver des candidats compétents pour les exhumer, les concrétiser et se charger de leur réussite.
De plus, les artisans, même ceux qui proposent leurs services aux particuliers, comme les travaux d’isolation ou le remplacement des fenêtres des appartements et pavillons, opèrent en réalité dans le secteur du B2B. Tout simplement, parce que le client se comporte en consommateur professionnel, en consommateur producteur de ses propres satisfactions, c’est le consommateur entrepreneur[9].
Marketing bien ordonné commence par soi-même ! Un tel « marketing personnel » est analogue au « marketing B2B », puisqu’une candidature consiste à proposer ses services à un responsable d’entreprise. Il faut aller au devant des PME et TPE, réveiller les projets dormants, développer des activités nouvelles, notamment dans le secteur de l’industrie, comme le suggèrent Louis Gallois (EADS) « Pour une nouvelle ambition industrielle »[10] et des interventions aux récentes Assises de l’Essonne à Chamarande en juillet 2010.
Ces activités nouvelles seront détectées et concrétisées par des cadres ou des techniciens en recherche d’emploi ou en retraite, réalisant bénévolement de mini-audits. Ils peuvent aussi jouer le rôle de « parrain », de « coach » ou de « tuteur », pour perfectionner chez les jeunes gens un marketing personnel capable d’établir une relation confiante et crédible avec le monde de l’entreprise.
Un dispositif de ce genre existe : c’est le dispositif ARDAN[11] (Action régionale pour le développement d’activités nouvelles), en association avec le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) qui a créé, il y a quelques années, le Centre National de l’Entrepreneuriat (CNE). S’il existe un établissement du CNAM à Évry dans l’Essonne, il ne semble pas que le dispositif ARDAN soit actuellement mis en œuvre par le CNE-CNAM, dans notre département. À suivre…
L’élargissement des interfaces
Certes, analyser la situation du monde actuel n’est pas facile. Les frontières sont poreuses, entre les Nations, entre ce qui relève du civil et ce qui relève du militaire, entre la paix et la guerre, entre le bien et le mal, entre le noir et le blanc. De fait, les interfaces, les « zones grises » sont immenses. Un comportement nouveau est nécessaire : il faut savoir prendre en compte la complexité des situations, détecter les signaux faibles et réagir instantanément. Il faut être vigilant, conscient et bien armé, bien équipé pour survivre, en tant qu’individu, entreprise, association, institution, organisation gouvernementale ou non-gouvernementale, société civile, Nation….
« Il n’y a pas de prospérité durable sans forces, exercées ou non, mais possédées et la Défense est le meilleur soutien de la démocratie. »[12] Pourquoi faut-il éveiller la population aux réalités de la Défense et de la Sécurité dans le monde actuel ? Parce que les conflits sont inévitables. Cependant, mieux vaut penser prévention avant répression, employer toutes les ressources de la formation, de l’éducation et de la recherche d’approches nouvelles pour rapprocher les points de vue, dans utiliser la violence. Aveu d’impuissance, celle-ci fait d’irrémédiables dégâts. Mais attention à ne pas avoir la naïveté de considérer l’adversaire comme un autre soi-même. L’adversaire peut vouloir nous détruire, d’une façon non classique, dans un affrontement asymétrique, en utilisant les armes des faibles, le terrorisme, l’attentat-suicide…
« Quelle erreur que d’avoir supprimé le service militaire ! »
Ce propos de comptoir, digne du Café du Commerce est très fréquemment exprimé. Il indique que les mesures prises pour remplacer le service national « suspendu » restent encore mal connues. Ce rappel nostalgique au rôle passé des armées, montre que la prise conscience des menaces et des risques du monde actuel n’est pas non plus totalement assimilée.
Raison de plus pour demander aux élus, aux Correspondants défense, aux Réservistes citoyens de faire un effort d’explication, là où ils se trouvent, pour inculquer l’esprit de Défense et de Sécurité chez nos concitoyens et, plus particulièrement, pour prolonger la sensibilisation et enrichir, auprès de la jeunesse, la formation de base dispensée à la JAPD.
La modernité nous confronte à de surprenants changements de décor. Comme « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil », un certain nombre de fondamentaux restent d’actualité. « Brevet de citoyenneté, symbole de cohésion nationale »[13], les valeurs d’exemple dispensées par l’institution militaire, sérieux, persévérance, discipline, solidarité de groupe, ne doivent pas cesser d’être transmises aux jeunes générations.
Elles leur seront précieuses pour réussir leur vie d’adulte et notamment leur vie professionnelle.
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Bernard Labauge
Élu municipal de Baulne – Correspondant défense – Réserviste citoyen – Groupe R L J C (Essonne)
[1]Formule restée célèbre, due à l’économiste Jean Fourastié.
[2] Les trente piteuses – Nicolas Baverez – Flammarion – 1997.
[3] Livre du sociologue Henri Mendras – Idées Gallimard – Édition 1994 mise à jour.
[4] Jean-Paul Fitoussi et Éloi Laurent – Édition du Seuil – 2008.
[5] Yann Moulier-Boutang – L’abeille et l’économiste – Carnets nord – 2010.
[6] Théorie du « Soft power » de Joseph Nye, Ministre délégué à la Défense de Bill Clinton dans les années 1990.
[7] Voir la mission des Correspondants défense sur le site Internet du Ministère de la Défense www.defense.gouv.fr
[8] Michel Godet – Le courage du bon sens pour construire l’avenir autrement – Éditions Odile Jacob 2007.
[9] Robert Rochefort – Le consommateur entrepreneur. Les nouveaux modes de vie – Éditions Odile Jacob 1997.
[10] Article de Louis Gallois publié dans la revue Commentaire – Numéro 130-Été 2010.
[11] Consultez le site web : www.ardan.fr et le site web : www.cne-cnam.fr
[12] Michel Ferrier – Conférence « Défense et démocratie », diffusée par France Culture, prononcée à l’Académie des sciences morales et politiques fin 2009.
[13] Pierre-Henri d’Argenson – Le civil et le militaire. Article publié par la revue Commentaire – Numéro 122-Été 2008.