Cet exposé du bilan de deux ans d’activité de la Mission Sud Essonne, prononcé à l’occasion de l’inauguration de la Maison Sud Essonne du Conseil Général, est utile pour comprendre l’ambition et les difficultés de la partie sud du département. C’est pourquoi, pour nous qui sommes implantés, en tant que R L J C dans le canton de La Ferté-Alais, à égale distance entre Évry, Étampes et Milly la Forêt, nous avons adjoint aux ZUS et aux quartiers sensibles visés par le Plan Égalité des Chances du ministère de la Défense, les zones rurales du sud Essonne. La région et ses habitants souffrent en effet d’un certain isolement, par rapport aux centres économiques, politiques et sociaux de l’ÎIe de France.
Synthèse de l’introduction de l’après-midi de
travail par M. Michel Berson, président du Conseil Général de l’Essonne.
La mission Sud Essonne et une instance dirigée par la sénatrice Claire-Lise Campion, destiné à la concertation de tous les acteurs des 91 communes du territoire sud essonnien, de ses 5 intercommunalités et de ses 7 cantons. Après deux ans de travail, nous abordons une nouvelle étape de co-construction opérationnelle, dans un contexte de changement majeur institutionnel et économique. C’est le projet de réforme des collectivités territoriales, qui aura un impact sur les relations entre le CG 91 et les communes, notamment les petites communes. Ce projet est actuellement en débat, notamment à cause de la clause de compétence générale et des problèmes de financements croisés.
Nous devons être attentifs, afin de conserver un service public de proximité capable de développer le territoire. Autres changements : la “métropolisation“ de la région Île-de-France. Nous devons éviter que la périphérie de la grande couronne soit marginalisée. Car alors, il y aurait un risque de concentration des investissements d’infrastructure dans le cœur de la métropole, au détriment de la périphérie. Nous sommes dans l’Arc Sud francilien, dans l’Arc Vert essonnien, qui va de Dourdan à Milly la Forêt par Étampes. Si c’est l’Essonne de la deuxième couronne, elle ne joue pas en deuxième division.
L’impact de la crise économique demande des réponses en termes de solidarité et de développement économique. Les enjeux sont vastes, les défis immenses. Il faut un discours commun de la part de tous les acteurs au service d’une volonté plus forte.
Cette dynamique a été lancée il y a 10 ans, dans un souci de développement équilibré. Il s’agit maintenant d’un nouveau projet : Essonne 2021, comme l’agenda 21. Il doit être capable d’intégrer les projets locaux et repose sur quatre piliers.
1 – La préservation du cadre de vie
2 – La cohésion sociale
3 – La mobilité
4 – Le développement économique.
Le développement économique et le pilier le plus fragile et le plus difficile. Il y a des projets qui sont exemplaires. C’est le cas de la société d’économie mixte de Dourdan. Celui de Sud Essor à Brières les Scellés (avec le désenclavement de la RN 20). La découverte d’une nécropole romaine d’importance européenne a conduit à modifier le tracé de la déviation.
Autre projet : l’avenir de Faurecia, la plus grande entreprise du Sud Essonne.
Autres projets de développement et de recherche dans le Sud Essonne avec RJO Modelage, l’ESN sup des Mines d’Évry. Regrouper des chercheurs, des étudiants, des doctorants : 4,2 millions d’€, engagent les collectivités territoriales pour 250 000 €, en partenariat avec la Région.
Troisième dossier : la SEM Essonne Aménagement. Le bâtiment de production de Faurecia est à réemployer, ce qui conduit à créer de l’immobilier locatif pour 30 entreprises à accueillir sur cette zone.
Une œuvre collective est en marche.
Synthèse de l’intervention de Claire-Lise Campion
Voici le bilan 2008
– 2009 de la Mission Sud Essonne qui a été créée en 2008. L’objectif est de
rassembler les acteurs du Sud Essonne dans l’élaboration d’un socle commun : cadre de vie social, développement économique, culture, sports, environnement, paysages, agriculture… un enrichissement mutuel. Aujourd’hui de nouvelles perspectives d’actions apparaissent. Tout est lié et pas seulement le cadre de vie.
2010 est une étape opérationnelle pour la mise au point d’une feuille de route. Un questionnaire sur les attentes avait été appliqué en 2009. En tête des préoccupations, on trouve : le développement économique, la mobilité, le lien social.
Nos réunions en 2010 seront consacrées à apporter des réponses sur les aspects de développement économique et sur les services publics de proximité.
Nous nous félicitons de la présence, cet après-midi, de M. Thierry Somma, sous-préfet d’Étampes.
Synthèse de l’intervention de M. Denis Meunier,
maire d’Auvers Saint-Georges.
Nous avons le problème de l’accueil des nouveaux habitants qui ont des attentes nouvelles. La présence du sous-préfet de l’Essonne confirme la présence de l’État pour les investissements dans le Sud Essonne.
Think global, act local : la formule est en filigrane, car l’intervention
de l’État est naturelle dans la Mission Sud Essonne. Le territoire 91 est
l’échelle pertinente pour une stratégie claire et partagée. Nous avons deux
besoins : stratégie et coordination. Sénèque disait : pour capter les
vents favorables, il faut savoir où on veut aller.
Avoir des objectifs partagés, c’est la raison de la signature du PACTE avec la Région.
Offrir une alternative aux jeunes pour se former.
Besoin de trains directs Paris-Dourdan-Étampes.
Besoin d’un immobilier d’entreprise.
Fédérer les activités d’avenir comme l’agro-agriculture, l’agroalimentaire, (exemple du PNR
et la culture du chanvre).
Approche de terrain : base de données des locaux disponibles, club des développeurs, culture de l’échange d’informations par Internet.
« Benchmarking« . Centre de formation des conducteurs d’engins proche d’une gare. Savoir ce qui se passe autour de soi.
Comment vous voyez vous dans 10 ans. Que sera le Sud essonnien dans 10 ans ? Il est urgent d’agir, les autres départements limitrophes sont très actifs. Mettons-nous vite ensemble, pour aller plus loin.
Former un groupe de travail sur les services essentiels au développement. Mais celui-ci est différent selon les régions et les gens.
Les transports. Projet de transports à la demande. Une organisation de nouveaux transports en commun, avec des radiales. Le covoiturage et à stimuler. Besoin de formation, certes, mais à condition d’être proche d’un centre. Car, aller à Évry est impraticable.
Des services institutionnels comme La Poste, sont très attendus en milieu rural.
Maintien à domicile : apporter des repas d’abord et, en plus, des soins à la personne, en liaison avec les communes, ce qui est un pourvoyeur d’emplois. Développement de l’offre médicale.
Un territoire sans service est un désert.
Questions/Réponses
Question : Il faut garder les anciens, mais les jeunes aussi. Mais où peuvent-ils aller ? Loin des petites communes. Il faut pouvoir financer, car les idées ne manquent pas.
Réponse : financement par l’EPF Île-de-France. Pour construire des logements sociaux, afin de garder les jeunes au village, ainsi que les sociétés d’HLM. Cas de la commune Des Granges le Roi. Les transports sont à trois kilomètres, à Dourdan. Le Trans-Essonne passe dans le village, mais pas de concordance avec les horaires du RER. Avoir une ligne structurante du Sud Essonne allant de Milly-la-Forêt à Maisse et Étampes avec des petits autocars.
Réponse. Il faut interroger le STIF. Remettre à plat tout le problème des transports dans le département et voir aussi les relations avec les régions limitrophes comme la Région Centre.
Question. Créer une bourse d’échange des emplois pour éviter les bouchons sur les routes, est-ce une utopie ?
Réponse. Création d’un télécentre, afin de pouvoir consulter les entreprises et connaître leurs attentes.
Question. À propos de télécentre, France Télécom a remis en service un centre de télétravail. Demander à l’UME et à l’Association des Maires de France que La Poste ouvre une antenne locale. Coût de 11 000 à 40 000 euros : se grouper pour financer.
Question. Les soins à domicile ont donné lieu à la création de « start up ». Mais elles restent en déficit, car cette activité n’est pas rentable. Fusionner les services de soins et les aides ménagères. Les cars de 50 places, c’est la culture STIF du passé. Mieux vaut mettre en place des Chèques
Taxi.
Logements sociaux : mieux vaut faire soi-même pour garder la maîtrise de ce qui se passe dans sa commune.
Les transports créent l’activité, ce n’est pas le contraire.
Le Sud Essonne ne doit pas jouer le rôle de « poubelle« du grand Paris.
Synthèse de l’intervention de M. Dominique
Écharoux, de la Commission de développement économique et président de la Communauté
de Communes Dourdanais-Hurepoix.
Le développement économique est le “serpent de mer“ des élus, un dossier qui fait peur. On ne sait pas ce que c’est. “Jamais vu un élu“, me dit le responsable d’une grosse entreprise. Il faut se structurer dans un grand territoire afin d’être complémentaires.
Interrogations à propos du projet de Grand Paris. La Région Centre fait du dumping à l’aide des fonds européens, ce dont l’Essonne ne dispose pas, trop proche de Paris.
Quid de Brétigny et du devenir de la base aérienne ? Développer les éco-activités, les nouveaux matériaux, l’énergie, les activités agricoles du Gâtinais, de la Beauce, de l’Hurepoix. Pourquoi ne trouve-t-on pas de produits locaux dans les magasins de l’Essonne ?
Le Sud Essonne, au-delà de Versailles et de Fontainebleau, est une région idéale pour le tourisme, mais il faut faire de la publicité, de la formation. Pour qu’il y ait du tourisme, il faut de l’hôtellerie, de la restauration, des emplois est aussi des transports.
Les Zones d’Activités et l’industrie. L’industrie était forte dans les années 1950. Il faut recréer de nouvelles entreprises dans le tertiaire. Moderniser les ZA et en créer de nouvelles, mais proche des transports en commun et loin des habitations, avec une taille permettant la diversité des activités. Choisir cinq ou six dossiers et ne pas être frileux. Rapprocher l’emploi de l’habitat, c’est écologique. Nous allons avoir de nouveaux habitants et des emplois de proximité. Il faut être séduisants, accueillants.
Il nous faut des entrepreneurs, des créateurs d’entreprises, des gens qui croient à l’avenir. Encourager les entreprises avec un environnement favorable à la petite enfance, des crèches, des écoles maternelles…
Agir, c’est mieux que de faire des schémas, des plans et des études. Il faut s’adosser à la Région dans un projet gagnant-gagnant.
Synthèse de l’intervention de M. Gérard Huot,
président de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Évry.
Liaison entre chefs d’entreprises et élus. Savoir comment l’environnement va évoluer. Le chef d’entreprise veut être rassuré. Nécessaire coordination avec l’environnement, crèches et écoles proches des entreprises. À propos du STIF, mettre en avant la proposition de travailler ensemble dans le cadre des discussions à venir sur le Grand Paris. Avec le Conseil régional, remettre à plat le projet de développement économique. Problèmes de développement à Bruyères le Châtel, par le CG 91, d’une pépinière d’entreprises et d’un Centre de calcul. Il faut penser aussi à l’Internet haut-débit pour les télétransmissions de données. Les entreprises veulent voir un potentiel de chiffre d’affaires. Il y a 20 grandes entreprises dans le sud Essonne. Marc Amiot va les fédérer pour créer un tissu économique.
Embaucher, oui, mais des gens formés, avec en plus des qualités de comportement. Créer un Centre de formation dans le Sud Essonne, car celui d’Évry compte 3 000 apprentis sur 63 métiers, allant du CAP à Bac + 2. Les jeunes sont à 80 % sur Corbeil, Évry, Grigny, Lisses et Courcouronnes, à cause des problèmes de déplacement. Comment relier Étampes à Évry par un bus régulier ? Étendre la formation à la gestion et à la comptabilité ainsi qu’à la technique. Le tourisme correspond à la formation de 150 personnes par an, mais qui vont s’employer en Seine-et-Marne et en Yvelines.
L’emploi industriel est au cœur du sujet pour la création d’emploi. Un emploi industriel crée deux emplois dans les services et un dans le commerce.
Ne pas oublier le réseau CRÉER, destiné à créer et à reprendre des entreprises en Essonne. Le dispositif PACTE est destiné à engager le Sud Essonne dans l’emploi et le développement économique.
Synthèse de l’intervention de M. Jacques Piccard, Conseiller régional de l’Île-de-France, président de la Commission transports.
L’Île-de-France ne doit pas rester centrée sur la ville centre et la petite couronne. SDRIF : action de la Région au cours de discussion. La Région est compétente pour le développement économique et la formation. Elle œuvre dans le cadre du SRDE (Schéma Régional de Développement Économique), en cours de refonte.
Le PACTE qui comporte le volet « Innovation » a une vocation de réponse structurelle à la crise actuelle, en stimulant les acteurs locaux, les 6 intercommunalité et le PNR du Gâtinais, pour la gouvernance de nos territoires, dans une implication loyale, un diagnostic partagé, participatif. Nouvelle politique dans les pays de France. Le Sud Essonne est une forme originale pour passer au concret. Nouvelle conception du politique, instance de co-construction, afin de stimuler un intérêt commun de la part des maires des communes.
Importance du PNRG (Parc Naturel Régional du Gâtinais) dans ce rôle de coordination pour une économie solidaire.
Le développement durable et une norme d’avenir avec de nouveaux métiers, des filières, des entreprises. Potentiel agricole, car 50 % de la production de produits BIO est achetée hors de France. Espace pour créer des activités, car l’économie agricole et à redécouvrir, comme le tourisme et aussi le haut-débit Internet qui est un substitut à la nécessité des transports. Transports entre Étampes et Évry : revenir à des trains de semis-directs.
Questions/Réponses
PNR. Un discours sur l’aménagement. SNDM, mais éco-habitat et co-construction. Développement avec des entreprises comme Avalys, SERACEM, Darégal… Recherche agricole en attente de subventionnement (INRA de Brétigny). Problème de circuit commercial court à imaginer. Formation : créer à Étampes un Centre de formation pour éviter des heures de transport. Le problème de formation est grave. Il faut des solutions
plus adaptées à notre siècle.
Formation en alternance : les jeunes sont à la recherche d’entreprises ou de collectivités pour financer leurs études. Mais les entreprises sont trop frileuses. Prendre des jeunes en formation dans les collectivités. Expérience en tant que membre du jury en BTS : les étudiants en alternance sont meilleurs. Le problème est celui de l’alternance dans les services de l’État, car les dossiers sont compliqués à monter.
Chambre de Commerce et d’Industrie. L’apprentissage n’est pas une voie de garage. Au Medef, CGPME, Fédération du Bâtiment, artisanat… nous disons “Osez l’apprentissage“. Actuellement, période de crise, il faut faire des efforts pour préparer l’avenir par une création de valeur au profit des étudiants. Bon taux de réussite grâce à l’apprentissage.
Conclusion de la réunion par Claire-Lise Campion
Signature de la lettre d’intention au sujet du PACTE régional pour les questions de formation, d’emploi et de développement économique.
Perspective de travail pour fin 2010 et 2011. En septembre, première étape : stratégie de développement économique jusqu’à fin 2010, puis plan d’action sur trois ans, dans le cadre du PACTE qui sera signé courant 2011.
Transport : question liée au développement économique et aux services. Optimiser l’existant et analyser l’offre de transport dans le Sud Essonne. Proposition à faire au STIF et à la SNCF.
Domaine des services. Première étape : télé-centre du Sud Essonne pour le développement du télétravail. Relations avec les grands opérateurs comme La Poste. Exemple de la Côte d’Or : les facteurs service plus.
Travaillons ensemble à la rentrée. Mi-septembre verra une réunion sur les paysages et l’édition d’un Plan-guide du Sud Essonne, ainsi qu’une réunion à Milly la Forêt avec visite de la maison de Jean Cocteau.